(2020)
Idée originale
Aaah 2020 !
Une année à nulle autre pareille, pas vrai ?
Créer son chemin la première année hors de l’école de cinéma est toujours difficile (comme je l’escomptais), mais que dire d’une année qui inclut d’abord de gigantesques feux de brousse et quelques mois plus tard une pandémie mondiale ?
Alors que le confinement dû à la première vague frappait l’Australie, je compris rapidement que j’avais besoin de me maintenir occupé, particulièrement dans le registre artistique. Ma vie adulte pré-cinéma en France était parsemée de périodes de chômage de plusieurs mois entre différents emplois. Je savais de part ces expériences passées comment votre santé mentale peut être mise à l’épreuve et vous pouvez totalement perdre la notion du temps si vous n’y faites pas attention.
Tout comme de nombreux cinéastes confinés à l’époque, je décidai de reprendre l’activité d’écriture, sauve en temps de pandémie. J’espérais également que le confinement de l’Australie ne durerait pas trop long du fait que l’impact de la maladie était moins dramatique ici comparé à de nombreuses autres parties du globe. Je n’avais aussi pas abandonné le but post-école de réaliser de nouveaux contenus à intervalles réguliers.
Processus créatif
La première annonce de relâchement de restrictions à Sydney permit à 2 adultes de visiter 1 ami à son domicile. Le signe que j’avais attendu s’était manifesté: pourquoi pas un réalisateur et un chef opérateur visitant un acteur à son domicile transformé en lieu de tournage ?
Je sus parfaitement d’entrée que j’avais besoin d’un récit compatible avec un tournage de très petite échelle. Profiter des contraintes plutôt que les subir. Mais alors que les jours passaient et rien ne venait noircir la page vierge, je crains de perdre la dynamique. La peur changea en tracas, puis en colère envers ma propre inefficacité. C’est à ce moment que le déclic survint : arrêtant mon choix sur une idée vieille d’à peine quelques jours (après avoir vu des couvertures de presse people en faisant mes courses), je finis par écrire un script complet en moins de 24 heures (une première !).
Trouver des acteurs disponibles ne fut pas difficile vu que la plupart d’entre eux était logiquement sans travail à l’époque.
Résultat
Revenir en mode “production de film” après des mois de confinement fut délicat pour tout le monde en plateau : votre cerveau plus en forme doit se remémorer tous les trucs, les chose à faire et ne pas faire. Cela donne un peu l’impression d’être de retour au niveau 1.
Une fois le tournage terminé, j’imaginai que nous avions fait le plus dur.
Mais hein : 2020, n’est-ce pas ?
Le montage fut interrompu par la seconde vague (australienne) de la pandémie. Après des mois de pause, je finis par reprendre le rôle de monteur moi-même, déterminé à finir le film avant la fin de cette (très spéciale) année.
Au vu de tous les défis inhabituels autour desquels j’ai eu à naviguer, je suis très satisfait du résultat 🙂